Orléans Express au Festival Les Percéides

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En fin de semaine dernière, je suis retourné en Gaspésie avec Orléans Express afin de couvrir un festival de cinéma et d’art qui gagne à être connu. J’en ai profité pour discuter rapidement avec son fondateur, Monsieur François Cormier, question de vous donner un peu plus d’informations quant à cet événement.

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D’abord, bonjour Monsieur Cormier! Vous êtes Directeur artistique et Responsable de la programmation du Festival Les Percéides ici à Percé, en Gaspésie. Les Percéides est un festival présentant environ 60 films provenant de plus de 20 pays, comment faites-vous pour choisir les films qui y seront projetés?

— Il y a un appel de films qui est lancé, chaque année au début de l’hiver, pour permettre à des cinéastes d’inscrire leur film. Puis on réunit un comité de sélection au printemps qui regarde tous ces films-là pour en choisir quelques uns. Ensuite, il y a moi qui va dans plusieurs festivals rencontrer des cinéastes, des distributeurs de films, pour voir comment on peut avoir tel film ou tel film.

Bon, c’est un tout travail de persuasion auprès des distributeurs. Puis je travaille avec beaucoup de programmateurs à Montréal et à l’international, j’ai un collaborateur au Festival de Cannes qui est déjà venu au Festival il y a trois ans d’ailleurs.

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Oui, d’ailleurs, je regardais la programmation et beaucoup de films primés sont présentés, n’est-ce pas?

— Oui, bien c’est ça le but un peu aussi. C’est de présenter des films qui ont été présentés dans de grands films de cinéma et qui n’ont pas eu la chance d’être présentés en Gaspésie. Donc pour la plupart, ce sont tous des premières que je présente en Gaspésie. Et ça donne accès aussi à la population, aux Gaspésiens aussi, aux visiteurs, parce que là à Percé on est dans une région touristique de venir voir des films.

Il y a une trentaine de cinéastes qui sont arrivés depuis deux jours, ils vont rester ici jusqu’à dimanche donc il y a beaucoup d’interactions. C’est ça le but du festival, c’est de créer de la médiation culturelle et de faire en sorte que le public puisse avoir un échange avec l’auteur et le réalisateur.

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D’où vous est parti, en 2008, la volonté d’organiser un Festival de cinéma en Gaspésie?

— Ça vient d’une folie (rires) que j’ai eu… eh bien comme je te dis moi je suis Gaspésien d’origine. Je suis né ici donc… j’ai travaillé 20 ans dans le milieu du cinéma, de l’art contemporain, j’ai aussi monté des projets en architecture, en arts numériques, des installations, j’ai créé un organisme à Montréal qui s’appelle Champ Libre que j’ai dirigé pendant 15 ans. Donc je pense que c’était comme un retour aux sources naturel. Je viens chaque été, puis à un moment donné, en 2007, je me suis dis « ben là, ça prendrait vraiment un festival à Percé ». C’est comme ça que c’est parti.

Puis en 2008, j’ai d’ailleurs rendu hommage à la quinzaine des réalisateurs de Cannes qui est une section de cinéma d’auteurs du Festival de Cannes très importante et en 2008 ils fêtaient leur 40 ans.

Il y a plusieurs cinéastes qui ont été découverts là. Denis Arcand a présenté le Déclin de l’empire américain là, il y a (aussi) plusieurs films Québécois. Donc ils étaient invités à plusieurs festival à travers le monde pour leur rendre hommage puis moi je les ai invités à Percé, j’ai invité le délégué qui a travaillé là pendant 30 ans. Et je me suis dis, commencer un cinéma d’auteurs, on va revisiter un peu les films qui ont marqués le cinéma d’auteur au cours des 40 dernières années. Donc j’avais des films de Fastbinder, j’avais des… une programmation très riche que j’ai monté avec eux.

Il y a plusieurs délégués Français qui sont venus, j’ai eu l’appui du consulat Français. Et c’est comme ça que ça a commencé.

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Qu’est-ce qu’on peut venir écouter, faire et à quoi peut-on participer lors des Percéides?

— Il y a des ciné-rencontres, donc il y a vraiment des rencontres avec les cinéastes où le public peut poser des questions sur un projet en cours où on montre des extraits de films.

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J’ai entendu entre les branches que vous faisiez parfois des projections à l’extérieur?

— Oui en fait ça c’est l’hiver, ça s’appelle La nuit du cinéma. Ça a commencé aussi comme ça. J’ai projeté des films sur l’ancienne Neigère (?) qui est près du quai qui est un ancien entrepôt de glace où les pêcheurs venaient sur le quai de Percé pour glacer la morue lorsqu’ils revenaient de la pêche. C’est devenu un centre d’interprétation maintenant. Il y a une partie, la façade, qui est en bardeau blanc et je projète les films là-dessus l’hiver avec des barils de feu et du vin chaud.

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Est-ce que c’est quelque chose qui revient d’année en année?

— Bien je l’ai fait pendant trois années, l’hiver, et ça marche très fort. Les trois fois où je l’ai fait, il faisait en général entre -27 et -35°C, mais il y avait quand même 500 personnes qui venaient voir ça assis sur des chaises l’hiver avec des manteaux. Parce que c’est une expérience de nature, ici!

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Et est-ce qu’on sait si ça va revenir?

— Oui, ça va revenir, possiblement l’an prochain en 2016, à la fin janvier.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter durant le présent Festival et pour la prochaine édition s’il y a un retour?

— D’abord, je suis déjà comblé puisqu’il y a déjà un succès. Je pense que le cadeau d’un directeur d’un festival de cinéma, avec tout le travail que ça demande, c’est quand on rencontre le public, quand le public est présent. Ce qu’on peut souhaiter au festival, c’est de grandir sereinement je dirais.

Avec peut-être la possibilité de rediffuser un même deux fois, de rajouter une deuxième salle l’an prochain question d’agrandir l’accessibilité aux films. Il y a beaucoup de monde qui me demande ça et je pense que dès l’an prochain on se met en oeuvre pour faire ça.

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Justement, il me semble avoir lu que cette année que le Festival partait en tournée afin de diffuser les films?

— Oui, ça c’est la première fois qu’on fait ça, ça s’appelle Cinéma nomade en Gaspésie. Donc on va être à l’Anse-au-griffon les 3-4-5 septembre. Quelques films lauréats du Festival Les Percéides de cette année vont partir en tournée au Cinéma nomade en Gaspésie. Donc le 3 septembre, on va être à la Pointe Sec à un centre culturel sur le bord de la mer à Mont Louis.

Le 4 septembre, on va être à l’Anse-au-griffon au centre culturel, un magnifique lieu encore sur le bord de la mer (rires) et le 5 septembre, le samedi, ça va être au Jardins de Métis à Grand Métis. Il y aura aussi deux cinéastes qui y seront présents. C’est aussi une manière d’aller à la rencontre des Gaspésiens.

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Où est-ce qu’on s’abonne afin de recevoir de l’information en prévision de la 8e édition qui aura lieu, on l’espère, l’an prochain?

— Sur le site web, sur la page d’accueil, tout simplement. Les gens peuvent inscrire tout de suite leur adresse courriel afin d’être inscrits sur la liste d’envoi et recevoir nos informations par courriel. Sinon, sur Facebook et Twitter.

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Sur une note un peu plus large, quel conseil d’activités feriez  aux visiteurs qui viendraient de l’extérieur à une prochaine édition outre le festival? Qu’est-ce que François Cormier conseille comme activité(s) à faire dans le coin de Percé?

— Écoutes, aller plonger à l’Île Bonaventure avec les phoques, ça c’est un must absolu! il y a un Club nautique à Percé. Même si on n’a jamais fait de plongée sous-marine, tout un avant-midi on peut partir avec des plongeurs à la Baie des Marigots (?). Pour moi, ça reste une expérience en soi. Puis ça c’est super bien encadré. Il y a toujours un plongeur à côté de nous pour les initiés.

Sinon, aller à la pêche avec un pêcheur. Ici, à l’Anse-à-Beaufils il y a plein de pêcheurs. Il faut leur parler, leur dire « On est deux/trois, est-ce que demain on pourrait aller pêcher la morue? ».

Bien sûr, aller à l’Île Bonaventure, ça reste un autre must. Parcourir l’Île Bonaventure, vivre l’expérience à pied et s’arrêter aux différents lieux historiques. S’y baigner aussi.

La plage au Coin-du-banc, la plus belle plage de la Gaspésie! 10km de plage sauvage juste de l’autre côté de Percé. Il y a une auberge aussi qui est sur le bord de la mer où on peut manger de la cuisine traditionnelle vraiment Gaspésienne avec de la morue, des grillades salées, du homard, du crabe, etc. Puis la plage est absolument extraordinaire! C’est une des plus belles plages préservées au Québec à mon avis. Puis on voit Percé à l’envers aussi, le Rocher et tout ça!

Faut vraiment venir faire un tour. (rire chaleureux)

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Merci beaucoup, Monsieur Cormier, de faire rayonner le cinéma d’auteur en Gaspésie. Cette fin de semaine fut des plus enrichissantes tant par sa programmation que par son environnement et les discussions qu’on y fait avec les gens qu’on y trouve.

Orléans Express est fier d’avoir été commanditaire de cet événement et on souhaite toutes nos félicitations aux vainqueurs de la compétition qui s’est déroulée tout le long du Festival :

  • Grand prix du jury : Le sel de la terre (Wim Wenders et Juliano Ribeiro Salgado)
  • Prix Gaspésie Les Îles : Le bruit des arbres (François Péloquin)
  • Prix du meilleur documentaire Canadien (ONF – LES PERCÉIDES) : Nallua (Christian Mathieu Fournier)
  • Prix du meilleur court métrage : La fin du dragon (Marina Diaby)
  • Mention spéciale d’interprétation : Anton Tchekhov 1890 (René Féret)

Le Festival étant terminé et ayant d’autres aventures qui m’attendaient ailleurs, j’ai repris la route lundi matin. J’avais réservé ma navette de Percé à Gaspé, ça ne fut pas très compliqué. Mon fort sympathique conducteur, Kenneth, est arrivé à l’heure prévue et m’a emmené à destination sans tracas ni ennui (on a parlé tout le long).

Une navette de la REGÎM, ça ressemble à un taxi. C’est pour ça qu’on doit réserver au moins 24h d’avance d’ailleurs, c’est pour s’assurer qu’on aura une navette, puisque normalement ce sont des taxis. Un service personnalisé pour ses déplacements en régions, ça vaudrait la peine d’être mis sur pied ailleurs au Québec, c’est génial!

Allez, on se reparle bientôt, amuses-toi bien!

Étienne
Le Passager

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